Nous sommes les abeilles de l'Univers.
Nous butinons éperdument le miel du visible
pour l'accumuler dans la grande ruche d'or de l'invisible
Rainer Maria Rilke - Extrait d'une Lettre
Rainer Maria Rilke - Extrait d'une Lettre
LA RUCHE
Avant de pénétrer dans cette ruche bourdonnante d’activités, rappelons les principaux temps de son existence et revoyons la description sommaire de cet imposant édifice.
Chronologie
De 1932 à 1965, l’édifice qui répond parfaitement aux besoins pour lesquels il a été conçu, n’a subi que de légères modifications.
Les plus importantes modifications à la propriété Mont-Sacré-Cœur surviennent en 1965, suite au déménagement des scolastiques au Scolasticat central de Montréal. Leur aile fut alors occupée par les juvénistes et le Juvénat fut loué à l’école régionale Meilleur qui l’occupa pendant neuf ans.
Par la suite, ce sont les trois ailes et les espaces disponibles au centre qui seront occupés par la relève institutionnelle éducative incarnée dans le Collège Mont-Sacré-Cœur.
Malgré les importantes transformations qu’il a connues après 1965, l’édifice garde son apparence originale et le décor qui faisait sa renommée n’a été que très peu altéré par les nouvelles constructions.
Tout l’espace cultivable comprenant les jardins, le verger et l’érablière fut confié à un agriculteur indépendant qui doit cependant respecter l’aménagement paysager de l’ensemble de la propriété.
Le cimetière, la grotte érigée en 1936, les croix et les monuments en place sur la propriété sont demeurés intacts.
Voir la chronologie détaillée. Clic
L’édifice
Frère Théodule présente ainsi l’édifice du Mont-Sacré-Cœur :
"L'édifice, à l'épreuve du feu, est en béton armé recouvert en brique de couleur crème comme fond et en pierres grises comme jeu décoratif » . (H. Théodule, S.C., LES FRERES DU SACRE-COEUR AU CANADA, 1936 p. 87
L’aménagement de la propriété Cf. détails
Les travaux d’aménagement de la propriété sont pratiquement terminés en 1938. Ils ont été réalisés à « l’huile de bras » et de brouettes principalement par les novices et les scolastiques sous la direction successive des frères Christophe et Louis, selon les plans préparés par les frères Valérius et Auguste. L’arche d’entrée érigée en 1944 par la ville de Granby, fut achevée en 1947.
Une ruche bourdonnante d’activités
Le bourdonnement quotidien
La ruche s’éveillait le matin à 5h00 et fermait ses dernières alvéoles le soir à 21h30 . La journée comprenait environ quatre heures de prière, cinq heures consacrées aux repas et à la récréation et sept heures de classe et d’étude.
Chaque jeune consacrait de dix à vingt minutes après chaque repas pour remplir sa tâche de l’entretien quotidien de la ruche.
On ne chômait pas non plus pendant les après-midi de congé. Le frère Maître nous réunissait dans la salle et avec l’autorité d’un chef d’armée, il nous distribuait les travaux. Il fallait toujours une dizaine de jeunes aux calandres. Le frère Maître demandait aux volontaires de lever la main. Il devait souvent compléter le groupe par des désignations d’office tellement cette tâche était redoutée. Le temps aux calandres était interminable. L’atmosphère y était suffocante et il fallait passer l’après-midi à plier et à replier des mouchoirs, des draps, des taies d’oreiller ou des serviettes.
Les frères du Centre, c’est-à-dire ceux qui n’étaient pas affectés à l’enseignement dans l’une ou l’autre des maisons de formation, se répartissaient les ateliers du sous-sol. Il y avait là, entre autres, les fameuses calandres qui occupaient deux frères à plein temps.
Le frère François, cordonnier, réparait ou fabriquait tout ce qui était en cuir. Il fabriquait lui-même des gants de baseball, de même que des jambières et des mitaines de gardien de buts.
À la menuiserie, le frère Georgius était le maître d’œuvre de tous les travaux à faire dans la maison. Il fabriquait les suppléments au mobilier qui lui étaient demandés : tables chaises, tablettes, armoire de rangement, etc.
Les frères Philibert et Léonard, plus âgés, s’appliquaient à recoller les vieux bouquins défraîchis. Les maisons de la province recouraient aussi à leurs services.
Trois ou quatre frères travaillaient en permanence aux cuisines sous la direction des frères Cyr et Paul-André, deux fontaines de bonhommie qui éprouvaient notre silence lorsqu’on allait chercher les plats.
L’atelier de couture où l’on reprisait tous les vêtements usés ou déchirés envoyés des diverses ailes ou décelés au lavage était situé près du parloir et occupé principalement par le frère portier.
Le frère Clément, bien qu’infirmier d’obédience, avait aussi la charge du verger, de la vigne et des ruches, alors qu’un ou deux autres frères avaient la responsabilité de tous les gros travaux à l’extérieur.
Installé près du parloir, le frère Aldéric, toujours de bonne humeur, répondait au téléphone et recevait les visiteurs. Il occupait ses temps libres à sa machine à coudre. Tous les vêtements à réparer passaient entre ses mains.
La Voix du Mont-Sacré-Cœur avait dans le frère Didier son imprimeur de carrière sur Gestetner et son typographe à plein temps.
Au Noviciat, le frère Léonidas agissait comme factotum, responsable de tout travail d’entretien qui demandait une certaine expertise.
Les corvées
Chaque saison amenait ses corvées qui rognaient souvent sur le temps consacré à la récréation :
Au printemps, il fallait bêcher les jardins et les entretenir. Durant toute la saison chaude, il y avait d’immenses surfaces de gazon à tondre. On le tondait en regroupant de six à dix tondeuses à cylindre qui formaient une ligne oblique à travers le champ, comme une invasion de chars d’assaut, l’une empiétant sur la précédente de façon à ne pas laisser de couettes. Il fallait plus d’une heure pour faire le grand champ de baseball et la semaine d’après, tout était à recommencer.
Les jardins demandaient un sarclage constant et le soir des journées plus chaudes, il fallait tout arroser à la main à l’aide d’un petit arrosoir d’à peine trois gallons.
Le sarclage des allées était beaucoup plus fastidieux. Ah le chiendent ! Que de coups de gratte il fallait. Les allées devaient être impeccables… pour les visiteurs.
La cueillette des pommes prenait une bonne partie de l’automne et prêtait à toutes sortes de commérages du haut des échelles.
Le pensum de l’automne, c’était le ramassage des patates. Qu’il en faut des patates pour remplir à l’année longue trois cents estomacs de jeunes affamés !
Dès le début de novembre, les professeurs de tous les quartiers s’appliquaient, en plus de leur tâche quotidienne, à monter les bandes de la patinoire et à faire la glace. Pour deux ou rois jours les jeunes avaient les jambes pleines de fourmis.
À l’hiver, chaque bordée de neige mobilisait tous les bras pour nettoyer la patinoire. Parfois, fierté suprême, on était désigné comme aide du professeur chargé de l’arrosage pendant la nuit.
Au printemps, la cueillette de l’eau d’érable occupait plusieurs récréations de 16h00. L’énergie accumulée de l’hiver fondait en joyeux commérages et pétillait de fantaisies.
Les célébrations
On était toujours en fête au MSC. Chaque fête commandait son protocole d’activités préparatoires, ses propres vibrations de nervosité et nous bourrait de gourmandises inhabituelles.
Les célébrations annuelles
La fête du Sacré-Cœur
C’était le summum de toutes les fêtes de l’année. Elle était précédée d’une neuvaine de prières et sa célébration demandait au moins trois jours d’intense préparation. L’apogée de cette fête, c’était la procession aux flambeaux.
À tour de rôle, le Juvénat, le Noviciat ou le Scolasticat prenait la charge de monter le reposoir qui se devait d’être plus beau, plus original et plus imposant que celui de l’année précédente. Il fallait aussi dresser des arches sur le passage du défilé. Je me souviens d’avoir passé une demi-journée à prélever de la forêt chez Griggs les courants (lycopode) de je ne sais quelle plante, dont on entourait la structure en bois de deux arches montées par les frères du Juvénat. Voyons le souvenir qu’en conservent les éphémérides.
16 juin 1944 — Fête du Sacré-Coeur.
Le matin, messe pontificale par Mgr Douville.
A 10hl5, réception à la salle académique. Le midi, banquet au Scolasticat dans la salle de récréation magnifiquement décorée. On fête les 25 ans de prêtrise de Monseigneur.
Le soir à 20h00 heures, procession aux flambeaux. Arche magnifique au Juvénat. Reposoir splendide à l'entrée de la maison préparée par les scolastiques.
(Éphémérides citées dans 1932-1982 Mont-Sacré-Cœur p. 83)
La fête des Jubilaires
Chaque été aussi la province fêtait les frères qui atteignaient cinquante années de vie religieuse. La fête du jubilé d’or des trois A, les frères Antonius, Antonio et Albertinus. supérieur général, fut particulièrement bien réussie. Citons les éphémérides :
15-16 août 1945 —
Célébration du jubilé d'or des FF. Antonio, Antonius et Albertinus, supérieur général.
Grand banquet dans la salle du juvénat à midi; pièce de théâtre ("Le Remplaçant") jouée à la salle académique par les scolastiques. La veille, les juvénistes avaient présenté "Le petit aveugle".
Nous avons eu force discours, adresses ou allocutions. Je mentionne entre autres les adresses aux jubilaires (accompagnées de magnifiques bouquets
spirituels, oeuvres des FF. Césaire, Stéphane, Urcize et Régis), allocutions des frères missionnaires Siméon, Guy et Liguori, allocutions des jubilaires.
Voilà une journée de fête qui restera bien gravée dans la mémoire de tous les jeunes qui y ont assisté ou participé. (Centre)
Il était coutume d'offrir aux jubilaires un "Bouquet spirituel" composé de messes, de communions, de prières et de sacrifices qu'on avait recueilli auprès de tous les membres de la communauté. Ce bouquet spirituel était présenté sur un parchemin richement décoré par l'un des artistes les plus raffinés de la province.
Les travaux d’aménagement de la propriété sont pratiquement terminés en 1938. Ils ont été réalisés à « l’huile de bras » et de brouettes principalement par les novices et les scolastiques sous la direction successive des frères Christophe et Louis, selon les plans préparés par les frères Valérius et Auguste. L’arche d’entrée érigée en 1944 par la ville de Granby, fut achevée en 1947.
Une ruche bourdonnante d’activités
Le bourdonnement quotidien
La ruche s’éveillait le matin à 5h00 et fermait ses dernières alvéoles le soir à 21h30 . La journée comprenait environ quatre heures de prière, cinq heures consacrées aux repas et à la récréation et sept heures de classe et d’étude.
Chaque jeune consacrait de dix à vingt minutes après chaque repas pour remplir sa tâche de l’entretien quotidien de la ruche.
On ne chômait pas non plus pendant les après-midi de congé. Le frère Maître nous réunissait dans la salle et avec l’autorité d’un chef d’armée, il nous distribuait les travaux. Il fallait toujours une dizaine de jeunes aux calandres. Le frère Maître demandait aux volontaires de lever la main. Il devait souvent compléter le groupe par des désignations d’office tellement cette tâche était redoutée. Le temps aux calandres était interminable. L’atmosphère y était suffocante et il fallait passer l’après-midi à plier et à replier des mouchoirs, des draps, des taies d’oreiller ou des serviettes.
Les frères du Centre, c’est-à-dire ceux qui n’étaient pas affectés à l’enseignement dans l’une ou l’autre des maisons de formation, se répartissaient les ateliers du sous-sol. Il y avait là, entre autres, les fameuses calandres qui occupaient deux frères à plein temps.
Le frère François, cordonnier, réparait ou fabriquait tout ce qui était en cuir. Il fabriquait lui-même des gants de baseball, de même que des jambières et des mitaines de gardien de buts.
À la menuiserie, le frère Georgius était le maître d’œuvre de tous les travaux à faire dans la maison. Il fabriquait les suppléments au mobilier qui lui étaient demandés : tables chaises, tablettes, armoire de rangement, etc.
Les frères Philibert et Léonard, plus âgés, s’appliquaient à recoller les vieux bouquins défraîchis. Les maisons de la province recouraient aussi à leurs services.
Trois ou quatre frères travaillaient en permanence aux cuisines sous la direction des frères Cyr et Paul-André, deux fontaines de bonhommie qui éprouvaient notre silence lorsqu’on allait chercher les plats.
L’atelier de couture où l’on reprisait tous les vêtements usés ou déchirés envoyés des diverses ailes ou décelés au lavage était situé près du parloir et occupé principalement par le frère portier.
Le frère Clément, bien qu’infirmier d’obédience, avait aussi la charge du verger, de la vigne et des ruches, alors qu’un ou deux autres frères avaient la responsabilité de tous les gros travaux à l’extérieur.
Installé près du parloir, le frère Aldéric, toujours de bonne humeur, répondait au téléphone et recevait les visiteurs. Il occupait ses temps libres à sa machine à coudre. Tous les vêtements à réparer passaient entre ses mains.
La Voix du Mont-Sacré-Cœur avait dans le frère Didier son imprimeur de carrière sur Gestetner et son typographe à plein temps.
Au Noviciat, le frère Léonidas agissait comme factotum, responsable de tout travail d’entretien qui demandait une certaine expertise.
Les corvées
Chaque saison amenait ses corvées qui rognaient souvent sur le temps consacré à la récréation :
Au printemps, il fallait bêcher les jardins et les entretenir. Durant toute la saison chaude, il y avait d’immenses surfaces de gazon à tondre. On le tondait en regroupant de six à dix tondeuses à cylindre qui formaient une ligne oblique à travers le champ, comme une invasion de chars d’assaut, l’une empiétant sur la précédente de façon à ne pas laisser de couettes. Il fallait plus d’une heure pour faire le grand champ de baseball et la semaine d’après, tout était à recommencer.
Les jardins demandaient un sarclage constant et le soir des journées plus chaudes, il fallait tout arroser à la main à l’aide d’un petit arrosoir d’à peine trois gallons.
Le sarclage des allées était beaucoup plus fastidieux. Ah le chiendent ! Que de coups de gratte il fallait. Les allées devaient être impeccables… pour les visiteurs.
La cueillette des pommes prenait une bonne partie de l’automne et prêtait à toutes sortes de commérages du haut des échelles.
Le pensum de l’automne, c’était le ramassage des patates. Qu’il en faut des patates pour remplir à l’année longue trois cents estomacs de jeunes affamés !
Dès le début de novembre, les professeurs de tous les quartiers s’appliquaient, en plus de leur tâche quotidienne, à monter les bandes de la patinoire et à faire la glace. Pour deux ou rois jours les jeunes avaient les jambes pleines de fourmis.
À l’hiver, chaque bordée de neige mobilisait tous les bras pour nettoyer la patinoire. Parfois, fierté suprême, on était désigné comme aide du professeur chargé de l’arrosage pendant la nuit.
Au printemps, la cueillette de l’eau d’érable occupait plusieurs récréations de 16h00. L’énergie accumulée de l’hiver fondait en joyeux commérages et pétillait de fantaisies.
Les célébrations
On était toujours en fête au MSC. Chaque fête commandait son protocole d’activités préparatoires, ses propres vibrations de nervosité et nous bourrait de gourmandises inhabituelles.
Les célébrations annuelles
La fête du Sacré-Cœur
C’était le summum de toutes les fêtes de l’année. Elle était précédée d’une neuvaine de prières et sa célébration demandait au moins trois jours d’intense préparation. L’apogée de cette fête, c’était la procession aux flambeaux.
À tour de rôle, le Juvénat, le Noviciat ou le Scolasticat prenait la charge de monter le reposoir qui se devait d’être plus beau, plus original et plus imposant que celui de l’année précédente. Il fallait aussi dresser des arches sur le passage du défilé. Je me souviens d’avoir passé une demi-journée à prélever de la forêt chez Griggs les courants (lycopode) de je ne sais quelle plante, dont on entourait la structure en bois de deux arches montées par les frères du Juvénat. Voyons le souvenir qu’en conservent les éphémérides.
16 juin 1944 — Fête du Sacré-Coeur.
Le matin, messe pontificale par Mgr Douville.
A 10hl5, réception à la salle académique. Le midi, banquet au Scolasticat dans la salle de récréation magnifiquement décorée. On fête les 25 ans de prêtrise de Monseigneur.
Le soir à 20h00 heures, procession aux flambeaux. Arche magnifique au Juvénat. Reposoir splendide à l'entrée de la maison préparée par les scolastiques.
(Éphémérides citées dans 1932-1982 Mont-Sacré-Cœur p. 83)
La fête des Jubilaires
Chaque été aussi la province fêtait les frères qui atteignaient cinquante années de vie religieuse. La fête du jubilé d’or des trois A, les frères Antonius, Antonio et Albertinus. supérieur général, fut particulièrement bien réussie. Citons les éphémérides :
15-16 août 1945 —
Célébration du jubilé d'or des FF. Antonio, Antonius et Albertinus, supérieur général.
Grand banquet dans la salle du juvénat à midi; pièce de théâtre ("Le Remplaçant") jouée à la salle académique par les scolastiques. La veille, les juvénistes avaient présenté "Le petit aveugle".
Nous avons eu force discours, adresses ou allocutions. Je mentionne entre autres les adresses aux jubilaires (accompagnées de magnifiques bouquets
spirituels, oeuvres des FF. Césaire, Stéphane, Urcize et Régis), allocutions des frères missionnaires Siméon, Guy et Liguori, allocutions des jubilaires.
Voilà une journée de fête qui restera bien gravée dans la mémoire de tous les jeunes qui y ont assisté ou participé. (Centre)
Il était coutume d'offrir aux jubilaires un "Bouquet spirituel" composé de messes, de communions, de prières et de sacrifices qu'on avait recueilli auprès de tous les membres de la communauté. Ce bouquet spirituel était présenté sur un parchemin richement décoré par l'un des artistes les plus raffinés de la province.
Les fêtes des missionnaires
Selon un scénario à peu près similaire chaque année, on fêtait les missionnaires, ceux qui venaient d’être nommés et ceux qui, après un séjour de cinq ans, revenaient au pays.
Ainsi en 1943, nous avons célébré en grandes pompes le départ des six missionnaires fondateurs de la mission d’Haïti. La fête avait été précédée de la visite du Consul d’Haïti accompagné du Mgr Collignon, l’évêque aux mille mariages.
En 1944, trois autres missionnaires, dont le frère Louis-Bernard du Juvénat, rejoignaient les fondateurs de la mission d’Haïti.
En 1945, ce fut le tour du Brésil de recevoir ses quatre missionnaires-fondateurs dont le frère Siméon du Scolasticat sera le directeur général.
En 45 aussi, nous recevions la visite des cinq frères qui venaient d’être libérés d’un camp de concentration en Allemagne. En 1941, ils s’étaient embarqués à New-York sur un bateau égyptien, le Zamzam, en direction du Basutoland où ils avaient été nommés missionnaires. Leur bateau fut coulé par les Allemands, ils furent déportés dans un camp de concentration à titre de prisonniers de guerre et y demeurèrent jusqu’à la fin de la guerre. Ils nous arrivèrent par le train venant d’Halifax. Ils furent reçus en triomphe au Mont-Sacré-Cœur. On chanta même un Te Deum à la chapelle avant de les entendre nous raconter leur aventure à la salle académique. Il y eut deux jours de célébrations en leur honneur.
À ces fêtes de première classe, il faut ajouter la fête patronale de chacun des quartiers du Mont : saint Tarcicius au Juvénat, saint Stanislas de Kotska au Noviciat et saint Jean-Berchmans au Scolasticat. De plus, on célébrait les anniversaires de chacun des directeurs de ces maisons et celui du supérieur provincial. Ces fêtes commandaient un banquet, plusieurs discours, un bouquet spirituel et une soirée de famille. Un congé était aussi assorti à ces célébrations.
Les funérailles
La célébration des funérailles des frères défunts de la province créait son atmosphère propre et un protocole approprié.
Le 19 février 1943, on célébra les funérailles du Frère Théodule, le plus jeune des quatre frères français qui ont ouvert une école des Frères du Sacré-Cœur à Arthabaska en 1872.
Au début de l’année 1946, deux décès à un intervalle de moins de dix jours ont affecté la communauté.
D’abord le décès du frère Auguste survenu le 4 mars. Frère Auguste, que tous vénéraient comme un saint, était directeur du Scolasticat.
« Une vingtaine de Frères se sont rendus à la chambre du malade. Quand les saintes huiles furent arrivées, le F. Auguste avait à peine sa connaissance. M. l'aumônier lui donna d'abord les onctions générales puis recommença selon les rites usuels pour ne finir les dernières prières qu'après le dernier soupir du saint F. Auguste.
Il était 10h30 du soir. Le bon, le très aimé, le charitable, le saint F. Auguste avait rendu sa belle âme à Dieu. Le Scolasticat devenait orphelin du meilleur des pères. » (Chroniques scolasticat)
Et le 13 mars, on trouvait le frère Albertus, Directeur des Études, mort pendant la nuit dans sa chambre. M. Labarre, chargé des écoles normales par le Département de l’Instruction publique, est venu assister à ses funérailles.
Les événements spéciaux
Il est arrivé à plusieurs reprises de recevoir au Mont des personnages importants. Mentionnons :
18 octobre 1942— Nous recevons la visite de Mgr Antoniutti, délégué apostolique au Canada.
1943 Le consul d’Haïti et Mgr Collignon
26 août 1954 — Moment des plus solennels pour notre communauté: son Éminence le Cardinal Valeri, Légat du pape au congrès des religieux du Canada nous rend visite.
7 janvier 1947 Le maire de la ville, M. Horace Boivin, fut aussi reçu en grandes pompes par le Mont-Sacré-Cœur à l’occasion de sa décoration par le pape comme Chevalier de l’Ordre de saint Grégoire.
Les affaires culturelles et religieuses
En plus de l’administration provinciale, il y avait au Mont-Sacré-Cœur plusieurs équipes qui s’adonnaient à des activités culturelles et religieuses particulières.
Le recrutement
Le recrutement était une source de préoccupation constante et mobilisait des énergies et des collaborations de toute la communauté sous l’impulsion des recruteurs qui demeuraient au Mont-Sacré-Coeur.
On se donnait des objectifs annuels de 75, 100 et 125 nouveaux juvénistes par année. En collaboration avec La Voix, on dressait des tableaux d’honneur où figuraient les écoles qui avaient amené le plus de recrues au Juvénat. On honorait les frères qui conduisaient une nouvelle recrue au Juvénat Leur nom, celui de leur recrue et la date de leur entrée étaient méticuleusement notés dans La Voix diffusée chaque mois dans toutes les maisons de la province. On faisait aux recruteurs une place d’honneur à la table du Juvénat lorsqu’ils y venaient conduire une nouvelle recrue ou visiter celles qui y étaient déjà.
Dès la sixième année, les meilleurs candidats étaient repérés par les recruteurs, visités dans les classes et suivis de près pendant leur septième année. Les parents étaient rencontrés, des conditions particulières leur étaient faites et pour éviter le maraudage de la part des séminaires ou des autres communautés, on s’empressait de faire entrer avant la fin de l’année scolaire le candidat ainsi repêché. C’est ainsi que les listes d’entrée au Juvénat révèlent qu’il y eut des entrées échelonnées pendant toute l’année avec des pointes à Pâques et à la fin du mois d’août. Pendant plusieurs années, on ouvrit même, à Pâques, une classe spéciale de septième année afin d’y accueillir les nouvelles recrues.
Les techniques de recrutement du club de hockey Canadien ont dû s’inspirer des méthodes utilisées depuis longtemps par les frères recruteurs.
Le Bureau des Études
Le Scolasticat du Mont-Sacré-Cœur était reconnu par le Département de l’Instruction Publique comme École Normale. Le DIP émettait alors deux brevets d’enseignement, le Brevet Complémentaire et le Brevet Supérieur. Plus tard, vers les années 50, on modifia les programmes et l’on décerna les brevets A et B qui permettaient d’enseigner respectivement au niveau secondaire et élémentaire.
Après leur sortie du Scolasticat, les frères continuaient leurs études. C’était la tâche du Directeur des Études qui résidait au Mont-Sacré-Coeur de coordonner les études et des jeunes en formation et des frères qui étaient soucieux de compléter leur qualification comme enseignant ou d’acquérir d’autres certificats d’études professionnelles ou universitaires. L’éducation permanente était en force dans les communautés bien avant le rapport Parent.
Le Directeur des Études était le représentant de la communauté auprès du DIP. Au mois de juin, pendant deux ou trois jours, la salle du Scolasticat était aménagée pour y recevoir les candidats aux examens préparés par le DIP qui en assurait aussi la surveillance et la correction. La collation des diplômes était célébrée avec emphase. Cf. Enseignement et études chez les Frères du Sacré-Coeur par Jean-Claude Éthier S. C.
La LMES
Vers les années 40, on avait créé au Scolasticat la Ligue Missionnaire. Ce groupe de scolastiques avait pour mission de promouvoir l’esprit missionnaire auprès des jeunes en formation.
Chaque année pendant une semaine, on faisait une imposante exposition missionnaire. Toute la salle du Juvénat était mobilisée pendant une semaine par des kiosques qui illustraient différentes dimensions de la vie en pays de mission,
À la clôture de cette semaine, on organisait un grand bazar qui était fort couru par tous les résidents et aussi par les frères de la région.
Les Dramaphiles
Avant leTNM et « Les Compagnons de St-Laurent » le Mont-Sacré-Cœur avait sa propre troupe de théâtre qui avait forgé son nom sur l’enclume de deux racines grecques : « Les Dramaphiles », c’est-à-dire ‘Les amis du drame’.
Plusieurs collaborateurs spécialisés en maquillage, en décor et en éclairage s’étaient adjoints à la troupe qui comptait un conseil de trois membres et des acteurs à la pige de grande réputation. On montait ainsi deux ou trois pièces par année selon les réquisitions festives qui variaient peu d’une année à l’autre.
Le clou de toute grande célébration au Mont était en effet la soirée de famille à la salle académique. Ces soirées comportaient des chants en solo ou en chœur, quelques pièces classiques exécutées au piano à quatre mains par un duo dont faisait partie la plupart du temps le frère Cyprien, des saynètes et surtout la pièce de théâtre en trois ou cinq actes mise en scène en grand secret par les(Cf. la liste des pièces qui ont été jouées au MSC.) Elles sont restées dans les mémoires et se logent encore au palmarès des plus vifs coups de cœur pour les arts de la scène. C’était avant l’arrivée de la télévision. Cf. La liste des pièces jouées par les Dramaphiles
La Voix du Mont-Sacré-Cœur
La Voix du Mont-Sacré-Cœur est une revue mensuelle communautaire fondée en 1928. Elle publie pendant trente-neuf ans dix numéros par année, de septembre à juin. Son dernier numéro parut en juin 1968. Comment vous la présenter? Que convient-il de faire ressortir dans son panégyrique?
Un MONUMENT
Ce qui saute aux yeux comme une évidence, La Voix apparaît d’abord comme un MONUMENT de l’édition. Par son volume d’abord : plus de vingt mille pages, réparties en trente-neuf volumes de dix parutions par année pendant près de quarante ans.
La disproportion entre l’œuvre gigantesque et la petitesse des moyens qui l’ont réalisée est étonnante. C’est David contre Goliath, presque la mouche qui fait avancer le coche, la souris qui libère le lion de ses entrailles. Vingt mille stencils de cire que l’on perfore lettre par lettre à la tape du bout des doigts ou que l’on grave au stylet, trait par trait, pour en fignoler la présentation. Il faut le faire! Et il a fallu ronéotyper tous ces stencils à la Gestetner manuelle pour en tirer environ deux cents exemplaires par mois. Ouf! Juste à y penser, j’en ai les doigts tout tachés de ses encres multicolores. Tout le travail de mise en page et de publication a été assuré en grande partie par le frère Didier.
Quelle ténacité! Et je pense au frère Dussault qui en novembre dernier me les a toutes copiées en moins de cinq minutes. Cf. Résumé des publications de La Voix
Ainsi en 1943, nous avons célébré en grandes pompes le départ des six missionnaires fondateurs de la mission d’Haïti. La fête avait été précédée de la visite du Consul d’Haïti accompagné du Mgr Collignon, l’évêque aux mille mariages.
En 1944, trois autres missionnaires, dont le frère Louis-Bernard du Juvénat, rejoignaient les fondateurs de la mission d’Haïti.
En 1945, ce fut le tour du Brésil de recevoir ses quatre missionnaires-fondateurs dont le frère Siméon du Scolasticat sera le directeur général.
En 45 aussi, nous recevions la visite des cinq frères qui venaient d’être libérés d’un camp de concentration en Allemagne. En 1941, ils s’étaient embarqués à New-York sur un bateau égyptien, le Zamzam, en direction du Basutoland où ils avaient été nommés missionnaires. Leur bateau fut coulé par les Allemands, ils furent déportés dans un camp de concentration à titre de prisonniers de guerre et y demeurèrent jusqu’à la fin de la guerre. Ils nous arrivèrent par le train venant d’Halifax. Ils furent reçus en triomphe au Mont-Sacré-Cœur. On chanta même un Te Deum à la chapelle avant de les entendre nous raconter leur aventure à la salle académique. Il y eut deux jours de célébrations en leur honneur.
À ces fêtes de première classe, il faut ajouter la fête patronale de chacun des quartiers du Mont : saint Tarcicius au Juvénat, saint Stanislas de Kotska au Noviciat et saint Jean-Berchmans au Scolasticat. De plus, on célébrait les anniversaires de chacun des directeurs de ces maisons et celui du supérieur provincial. Ces fêtes commandaient un banquet, plusieurs discours, un bouquet spirituel et une soirée de famille. Un congé était aussi assorti à ces célébrations.
Les funérailles
La célébration des funérailles des frères défunts de la province créait son atmosphère propre et un protocole approprié.
Le 19 février 1943, on célébra les funérailles du Frère Théodule, le plus jeune des quatre frères français qui ont ouvert une école des Frères du Sacré-Cœur à Arthabaska en 1872.
Au début de l’année 1946, deux décès à un intervalle de moins de dix jours ont affecté la communauté.
D’abord le décès du frère Auguste survenu le 4 mars. Frère Auguste, que tous vénéraient comme un saint, était directeur du Scolasticat.
« Une vingtaine de Frères se sont rendus à la chambre du malade. Quand les saintes huiles furent arrivées, le F. Auguste avait à peine sa connaissance. M. l'aumônier lui donna d'abord les onctions générales puis recommença selon les rites usuels pour ne finir les dernières prières qu'après le dernier soupir du saint F. Auguste.
Il était 10h30 du soir. Le bon, le très aimé, le charitable, le saint F. Auguste avait rendu sa belle âme à Dieu. Le Scolasticat devenait orphelin du meilleur des pères. » (Chroniques scolasticat)
Et le 13 mars, on trouvait le frère Albertus, Directeur des Études, mort pendant la nuit dans sa chambre. M. Labarre, chargé des écoles normales par le Département de l’Instruction publique, est venu assister à ses funérailles.
Les événements spéciaux
Il est arrivé à plusieurs reprises de recevoir au Mont des personnages importants. Mentionnons :
18 octobre 1942— Nous recevons la visite de Mgr Antoniutti, délégué apostolique au Canada.
1943 Le consul d’Haïti et Mgr Collignon
26 août 1954 — Moment des plus solennels pour notre communauté: son Éminence le Cardinal Valeri, Légat du pape au congrès des religieux du Canada nous rend visite.
7 janvier 1947 Le maire de la ville, M. Horace Boivin, fut aussi reçu en grandes pompes par le Mont-Sacré-Cœur à l’occasion de sa décoration par le pape comme Chevalier de l’Ordre de saint Grégoire.
Les affaires culturelles et religieuses
En plus de l’administration provinciale, il y avait au Mont-Sacré-Cœur plusieurs équipes qui s’adonnaient à des activités culturelles et religieuses particulières.
Le recrutement
Le recrutement était une source de préoccupation constante et mobilisait des énergies et des collaborations de toute la communauté sous l’impulsion des recruteurs qui demeuraient au Mont-Sacré-Coeur.
On se donnait des objectifs annuels de 75, 100 et 125 nouveaux juvénistes par année. En collaboration avec La Voix, on dressait des tableaux d’honneur où figuraient les écoles qui avaient amené le plus de recrues au Juvénat. On honorait les frères qui conduisaient une nouvelle recrue au Juvénat Leur nom, celui de leur recrue et la date de leur entrée étaient méticuleusement notés dans La Voix diffusée chaque mois dans toutes les maisons de la province. On faisait aux recruteurs une place d’honneur à la table du Juvénat lorsqu’ils y venaient conduire une nouvelle recrue ou visiter celles qui y étaient déjà.
Dès la sixième année, les meilleurs candidats étaient repérés par les recruteurs, visités dans les classes et suivis de près pendant leur septième année. Les parents étaient rencontrés, des conditions particulières leur étaient faites et pour éviter le maraudage de la part des séminaires ou des autres communautés, on s’empressait de faire entrer avant la fin de l’année scolaire le candidat ainsi repêché. C’est ainsi que les listes d’entrée au Juvénat révèlent qu’il y eut des entrées échelonnées pendant toute l’année avec des pointes à Pâques et à la fin du mois d’août. Pendant plusieurs années, on ouvrit même, à Pâques, une classe spéciale de septième année afin d’y accueillir les nouvelles recrues.
Les techniques de recrutement du club de hockey Canadien ont dû s’inspirer des méthodes utilisées depuis longtemps par les frères recruteurs.
Le Bureau des Études
Le Scolasticat du Mont-Sacré-Cœur était reconnu par le Département de l’Instruction Publique comme École Normale. Le DIP émettait alors deux brevets d’enseignement, le Brevet Complémentaire et le Brevet Supérieur. Plus tard, vers les années 50, on modifia les programmes et l’on décerna les brevets A et B qui permettaient d’enseigner respectivement au niveau secondaire et élémentaire.
Après leur sortie du Scolasticat, les frères continuaient leurs études. C’était la tâche du Directeur des Études qui résidait au Mont-Sacré-Coeur de coordonner les études et des jeunes en formation et des frères qui étaient soucieux de compléter leur qualification comme enseignant ou d’acquérir d’autres certificats d’études professionnelles ou universitaires. L’éducation permanente était en force dans les communautés bien avant le rapport Parent.
Le Directeur des Études était le représentant de la communauté auprès du DIP. Au mois de juin, pendant deux ou trois jours, la salle du Scolasticat était aménagée pour y recevoir les candidats aux examens préparés par le DIP qui en assurait aussi la surveillance et la correction. La collation des diplômes était célébrée avec emphase. Cf. Enseignement et études chez les Frères du Sacré-Coeur par Jean-Claude Éthier S. C.
La LMES
Vers les années 40, on avait créé au Scolasticat la Ligue Missionnaire. Ce groupe de scolastiques avait pour mission de promouvoir l’esprit missionnaire auprès des jeunes en formation.
Chaque année pendant une semaine, on faisait une imposante exposition missionnaire. Toute la salle du Juvénat était mobilisée pendant une semaine par des kiosques qui illustraient différentes dimensions de la vie en pays de mission,
À la clôture de cette semaine, on organisait un grand bazar qui était fort couru par tous les résidents et aussi par les frères de la région.
Les Dramaphiles
Avant leTNM et « Les Compagnons de St-Laurent » le Mont-Sacré-Cœur avait sa propre troupe de théâtre qui avait forgé son nom sur l’enclume de deux racines grecques : « Les Dramaphiles », c’est-à-dire ‘Les amis du drame’.
Plusieurs collaborateurs spécialisés en maquillage, en décor et en éclairage s’étaient adjoints à la troupe qui comptait un conseil de trois membres et des acteurs à la pige de grande réputation. On montait ainsi deux ou trois pièces par année selon les réquisitions festives qui variaient peu d’une année à l’autre.
Le clou de toute grande célébration au Mont était en effet la soirée de famille à la salle académique. Ces soirées comportaient des chants en solo ou en chœur, quelques pièces classiques exécutées au piano à quatre mains par un duo dont faisait partie la plupart du temps le frère Cyprien, des saynètes et surtout la pièce de théâtre en trois ou cinq actes mise en scène en grand secret par les
La Voix du Mont-Sacré-Cœur
La Voix du Mont-Sacré-Cœur est une revue mensuelle communautaire fondée en 1928. Elle publie pendant trente-neuf ans dix numéros par année, de septembre à juin. Son dernier numéro parut en juin 1968. Comment vous la présenter? Que convient-il de faire ressortir dans son panégyrique?
Un MONUMENT
Ce qui saute aux yeux comme une évidence, La Voix apparaît d’abord comme un MONUMENT de l’édition. Par son volume d’abord : plus de vingt mille pages, réparties en trente-neuf volumes de dix parutions par année pendant près de quarante ans.
La disproportion entre l’œuvre gigantesque et la petitesse des moyens qui l’ont réalisée est étonnante. C’est David contre Goliath, presque la mouche qui fait avancer le coche, la souris qui libère le lion de ses entrailles. Vingt mille stencils de cire que l’on perfore lettre par lettre à la tape du bout des doigts ou que l’on grave au stylet, trait par trait, pour en fignoler la présentation. Il faut le faire! Et il a fallu ronéotyper tous ces stencils à la Gestetner manuelle pour en tirer environ deux cents exemplaires par mois. Ouf! Juste à y penser, j’en ai les doigts tout tachés de ses encres multicolores. Tout le travail de mise en page et de publication a été assuré en grande partie par le frère Didier.
Quelle ténacité! Et je pense au frère Dussault qui en novembre dernier me les a toutes copiées en moins de cinq minutes. Cf. Résumé des publications de La Voix
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Le Mont-Sacré-Cœur,
Le Mont-Sacré-Cœur,
ce bien de famille que nous avons connu,
cette ruche bourdonnante d’activités, pouponnière des vocations,
n’est plus.
Cependant,
Cependant,
tant qu’il y aura une mémoire pour se souvenir,
tant qu’il y aura des archives pour garder la trace des sentiers qui ne sont plus fréquentés,
tant qu’il y aura des pellicules pour conserver les images d’êtres chers,
Tant qu’il y aura des ruches emblèmes des labeurs passés,
ant qu’il y aura des jeunes qui se bâtiront des avenirs inédits
tant qu’il restera des briques crème au sommet de ce monticule,
tant que la ville de Granby gardera la mémoire de son joyau,
le Mont-Sacré-Cœur
restera l’alma mater d’un très grand nombre de frères et de juvénistes
qui l’ont aménagé avec amour
et qui lui ont donné une âme
que le temps et les bouleversements
ne pourront affecter.
Je me souviens!
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Pour butiner le miel, il ne faut pas que l'abeille reste à la ruche.
(Proverbe français)
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Note: La plupart des photos du Mont-Sacré-Coeur sont tirées de : 1932-1982 - Mont-Sacré-Coeur de Granby Qué. - 50 ans au service de l'Église.
Prochaine publication : 16- St-Victor - 1947-48 La pénible initiation au métier
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