samedi 20 novembre 2010

31-Persévérance et fidélité

Le désir est l'essence même de l'homme,
c'est-à-dire l'effort par lequel l'homme s'efforce de persévérer dans son être.
[Baruch Spinoza] Extrait de Éthique

La fidélité : il vaut mieux aller plus loin avec quelqu'un que nulle part avec tout le monde 
[Pierre Bourgault] Extrait de Bourgault doux-amer

À la fin de juin 1962, une alerte avait sonné, triste et lugubre comme un glas. Un nombre inhabituel de pp (profès perpétuels) avaient quitté la communauté. Toutes les provinces communautaires canadiennes avaient été atteintes par le même virus. On l’a appelé la « débâcle de juin ». La nouvelle prit alors les tonalités d’une catastrophe. La tristesse devenait muette, sans commentaires, les bras tombaient, les jambes en étaient coupées. Puis, ce fut le branle-bas de combat, un mouvement de résistance collective à la propagation de ce virus. Comment enrayer l’épidémie ?

C’est pour répondre à cette alerte que, à l’automne 62, je me retrouvai à Verdun, avec la douzaine de frères, délégués par leur supérieur à titre de correspondants à La Voix des Frères du Sacré-Cœur.

Au début de la rencontre, on rappela l’événement qui nous rassemblait. Effectivement, chaque province avait ses « cas » de sécularisation surprise. Une coïncidence sans cause commune ? Pourquoi ? Pourtant tout allait bien. Nous avions le vent dans les voiles. Tous les six ans, les chapitres généraux avaient apporté de judicieuses mises à jour des pratiques qui encadraient la vie communautaire. Le chapitre général de 1958 (1) avait bien rejeté la plupart des modifications mineures portées à son attention mais on s’en foutait un peu. On ne voyait pas alors l’urgence d’opérer des modifications aux consensus établis qui géraient notre vivre ensemble ni, à plus forte raison, d’entreprendre une révision de fond de nos règles et constitutions.

Les principaux virages « modernes » nous les avions pris sans trop sourciller : l’entrée de la TV dans nos salles communes (1952), la prolongation des années de formation, la diversification de nos engagements apostoliques, la prise en charge de plus en plus de classes de niveau secondaire et, même la cravate, n’avaient causé qu’un remous temporaire.

Somme toute, tout allait bien. Il n’y avait pas de bobo dans l’engrenage.

On ne fit pas de savantes analyses. Un départ de pp annonçait une vie religieuse malade, anémique. Il suffirait de monter un peu la température et tout se replacerait. L’esprit du concile nous en donnait le sens et le moyen.

Notre plan d’action était simple. Il fallait viser les principales dimensions de notre vie religieuse et publier dans notre revue communautaire, chaque mois, sous la rubrique PERSÉVÉRANCE, le tonique ré-énergisant qui hausserait le tonus de notre vie de foi, d’espérance et de charité. Un blitz (2) sur la PERSÉVÉRANCE.

Neuf articles d’une densité et d’une richesse inégalées parurent cette année-là en plus des nombreuses autres expressions libres qui, par contagion, portaient sur des sujets connexes à la vie religieuse. Tous situaient la persévérance non plus dans la ligne de l’endurance qu’un athlète maintient par la pratique d’exercices réguliers, mais dans celle de la FIDÉLITÉ à Dieu manifesté en Jésus de Nazareth.

Voici un bref aperçu des plus importantes publications parues sous le thème de la PERSÉVÉRANCE dans La Voix de 1962 et 1963.

Dans : Pour une authentique fidélité : l’adhésion au Christ. Frère Raymond, (Ottawa) situait la fidélité religieuse dans la ligne de la filiation divine du Christ à l’endroit de son Père.

Pour lui, les causes de l’infidélité sont regroupées sous trois chefs :

1- L’absence de vision personnaliste, 2) la perte du sens de la filiation et 3) le peu de profondeur de notre foi et de notre amour.

Une œuvre majeure qu’il avait concoctée dans sa thèse de licence à Jesus Magister. Cf. La Voix de mars 1963

Frère Jean-Roch, (Sherbrooke) fonde la persévérance sur la pratique des vertus théologales de la foi, de l’espérance et de la charité. Cf. POINT DE MIRE (La Voix, janv. 63, p. 365)

Frère Charles-Émile (Granby) :

Persévérer, c’est vivre la vie commune dans l’enthousiasme, sinon il ne vaut pas la peine de tout sacrifier pour trahir le sens le plus fondamental de notre vocation. Cf. POUR MIEUX VIVRE LA VIE COMMUNE -(La Voix 1962 p. 267) :

Frère Georges-Albert (St-Anicet)

(Le frère Georges-Albert était alors Maître du Second Noviciat à St-Anicet.)

Flairant les temps de révolution que nous allions connaître, il présente la vie religieuse comme une révolution c’est-à-dire un « arrangement totalement nouveau » de sa vie en Christ.

« L'homme, dans le Christ, a trouvé une polarisation nouvelle qui réorganise toute son existence dans l'amour. »

Dans cette perspective, les mêmes visées de la perfection qui étaient à la base de la formation religieuse, renoncement à soi, détachement des biens et des amours terrestres prennent un tout autre sens. Il ne s’agit pas de se former une petite perfection bien à soi, selon le modèle dessiné dans les Évangiles mais de laisser toute la place au Christ pour qu’il rayonne et transparaisse à travers soi. Cf. FORMATION ET PERSÉVÉRANCE (La Voix, mars 64 p. 236)

Et il y en eut quelques autres du même acabit inspirés par une théologie renouvelée dans l’esprit de Vatican II.

On avait deviné aussi que d’autres facteurs périphériques pouvaient avoir une incidence sur la persévérance.

La dimension apostolique

On avait chargé le frère Guy-Marie, (Mtl) qui expérimentait des formules inédites d’apostolat auprès des jeunes, d’éclairer la mission apostolique du frère éducateur.

Il commit deux articles percutants. L’un intitulé, Tu enfanteras dans la douleur (janv. 63, p. 166) dans lequel il nous rappelle que notre vocation religieuse prenait son sens dans la mission d’« enfanter la  vie » chez les jeunes qui nous sont confiés.

Tu enfantes lorsque tu rencontres tes gars et que tu t’intéresses à toutes leurs petites histoires.

Tu enfantes lorsque tu essaies de découvrir le drame intérieur qui se cache en tes élèves…( p. 168)

Dans le deuxième article au titre provocant, Le Christ ou la production en série (La Voix, avril 1964), il précise quelques lignes de force de l’engagement apostolique, le grand oublié de la vocation religieuse. La liberté et le travail en équipe constituent comme deux bases importantes qui peuvent conditionner et la formation à la vie religieuse et la fidélité à sa vocation.

« Comme on semble loin de cette équipe formidable qui suivait le Christ à travers la Palestine. J’ai beau fouiller l’Évangile, je ne trouve pas les cadres que le chef a tenté d’imposer à ces hommes. Au contraire, je ne vois que souci de « décadrer », de « désinstitutionnaliser » . » ( p. 280)

« Je crois même que c’est l’élément fort d’une vie de toujours remettre en question les solutions adoptées précédemment,. Cela évite l’embourgeoisement, la sclérose,. L’équipe est justement un grand moyen pour « ré-oxygéner »les perspectives ». ( p. 284)

Ces articles suscitèrent une certaine controverse notamment de la part des novices de Granby qui alignèrent toute une page de citations de l’Évangile selon lesquelles Jésus aurait « encadré » la vie de ses disciples.

Quand l’institution se sent menacée, pour se défendre, elle trouve ce qu’elle cherche. La controverse dura le temps d’une rose, l’espace d’une publication de La Voix.

La dimension psychologique

La dimension psychologique de la fidélité a été prise au sérieux. On a demandé au frère Pierre-Arthur, s.c. (Granby), de nous expliquer la dimension humaine de la persévérance.

La question posée était celle-ci : « Quelles sont, en regard de la vie religieuse, les données psychologiques à ne pas oublier et leurs applications les plus immédiates à la fidélité du religieux-enseignant ? » (La Voix, Janv. 1963, p. 164)

Frère Pierre-Arthur qui avait fait de sérieuses études en psychologie y répondit en un long article très documenté qui fut publié en deux volets dans La Voix, sous le titre suivant : La persévérance, problème humain  (La Voix, Fév 64 p. 187).

Comme il savait que la réponse à cette question pouvait prêter à controverses ou à de fausses interprétations, il prit soin, avant de publier son article de le faire approuver par le Révérend Frère lui-même.

Les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance doivent s’harmoniser avec l’amour de soi et une convenable intégration de sa réalité corporelle et sensible.

« Ainsi, il est normal et sain que l'homme soit attiré vers la femme, qu'il en admire les charmes et soit enclin à leur céder. Ce penchant est voulu par Dieu qui l'a amoureusement implanté au cœur de l'homme. Loin d'être niée, refoulée, cette inclination doit être pleinement assumée et intégrée par l'âme religieuse». (Op. cit., p. 188)

Et c’est tout l’article du frère Pierre-Arthur qu’il faut lire pour comprendre comment la fidélité des religieux à leur vocation est intimement liée à la bonne connaissance de soi-même, au respect des énergies qui nous habitent et à un entraînement assidu à ordonner ses affections et ses énergies au service de ses engagements.

La dimension sociologique

Les correspondants de La Voix confièrent au frère Marie-Joseph (Granby), alors étudiant en sociologie à l’université de Montréal, la tâche d’analyser les incidences de la société actuelle sur la fidélité des frères. Il ne put répondre à la commande. Ce n’est que plus tard, par le biais de deux émissions de T. V. que l’on réalisa l’importance des conditionnements sociaux sur la fidélité des frères et des sœurs membres des congrégations religieuses établies au Québec au début du XXe siècle.

1e émission

C’était le 9 mars 1963. L’émission « Les uns les autres » ce soir-là, était consacrée à l’association des Frères Éducateurs du Québec. Nos représentants nous avaient « fait honneur ». Ce qui explique que personne n’avait fait à La Voix ou ailleurs de commentaires de l’émission. Cependant, la réponse de l’un d’eux à une certaine question m’avait titillé l’épiderme. Je pondis un article intitulé : Sous le point d’interrogation qui fut publié dans La Voix de juin 1963. Je justifiais ainsi mon titre :

"Il fut une époque où les frères passaient inaperçus. Ils étaient sous le point de suspension… d’un blanc de mémoire. Un certain événement les mit en vedette. L’on s’est exclamé : « C’est un frère qui a dit ça! » Du coup, nous passions sous le point d’exclamation, presque de l’admiration. Et voilà qu’on s’interroge maintenant à notre sujet comme on le ferait pour un personnage un peu louche. "Un frère, quel peut bien être sa vie ? Que fait-il ? Pourquoi n’êtes-vous pas prêtres ? "

Puis vint la question qui tue, celle dont la réponse m’a constipé les entrailles pendant plusieurs jours.

« Nous avons de bons éducateurs chrétiens, alors pourquoi les Frères? »

La réponse (que je trouvai vraie mais maladroite au suprême) :

« Le Québec est une bonne terre à recrutement, nous en avons besoin pour nos missions » (Cf. La Voix, mai 63, p. 400).

Mon jugement sur cette réponse fut implacable.

"Vous entendez bien, chers compatriotes ! Les Frères ne font absolument rien pour vous. Il vous exploitent effrontément et au nom de la charité chrétienne ( pour nos missions) vous devez les supporter, les « reconnaître » c’est-à-dire les aduler et leur envoyer des fils à peine sevrés ».   (Op. cit., p. 401)

Et je continuai à donner des coups de hache pour constater comment les incidences sociales nous paralysaient :

"Devant une question sur notre identité nous biaisons souvent car nous ne savons pas si nous sommes consacrés à Dieu ou au monde ou aux deux à la fois. Nous vivons véritablement nous-mêmes sous le point d’interrogation. Devant une question sur notre rôle dans la société nous répondons gauchement parce que nous existons encore trop pour nous-mêmes». (Op. cit., p. 402.)

C’était, je crois, mettre le doigt sur le bobo.

2e émission : Entrevue de Roger Lemelin suite au rapport Bouchard.

Monsieur Lemelin, après avoir reconnu la dette des Canadiens français envers les communautés religieuses constatait : « Apparemment, nous pouvons maintenant nous passer des communautés religieuses ».

Dans l’éditorial de La voix, mars 1964, le frère Charles-Émile, alors président du comité de rédaction, rappelait la constatation de M. Lemelin et lui donnait raison. Il avait intitulé son texte « Feu notre vocation sociologique ». (La Voix, mars 1964, p. 235)

Il reconnaissait d’abord que le « but de l’entrée en religion » a toujours été de se donner à Dieu.

« Mais, continue-t-il, ce don risquait d’être gauchi par la pression sociale quand la carrière d’enseignant ne se concevait guère qu’en soutane, quand les frontières entre vie séculière et vie religieuse étaient mal démarquées ».

Frère Charles-Émile se réjouissait de cette clarification qui permettrait à la vie religieuse de retrouver son autonomie. Aussi terminait-t-il son édito par cette phrase :

Ayant intitulé ces réflexions trop sommaires par les mots « Feu notre vocation sociologique », peut-être pourrais-je conclure par une expression similaire«Feu notre puissance numérique ». (La Voix mars 64 p., 235)

Un clou dans le cercueil venait d’être planté. La Révolution tranquille au Québec apparaissait comme un facteur important de la sécularisation des frères en ces années qui marquaient le début d’une nouvelle ère.

Moi, je croyais fermement qu’on pouvait et qu’on devait s’adapter à ces nouvelles conditions. Le départ de chaque frère que je connaissais me meurtrissait, je le comprenais, mais j’aurais donc voulu qu’il en fût autrement. C’est une époque où j’ai le moins douté de ma vocation. J’étais engagé de cœur et d’esprit dans le renouveau, dans ma famille religieuse et dans ma vie de consacré. Les vœux ne m’étaient plus un fardeau ni un sacrifice, ils encadraient un état de vie que j’aimais profondément.

Quel bilan pouvons-nous tirer aujourd’hui de ce blitz sur la persévérance ?

Un impact nul sur la persévérance

D’abord personne n’attendait de miracles de ces articles. Ils étaient trop bien faits pour attirer l’attention, trop développés pour susciter des débats, trop savants peut-être, pour éveiller un certain intérêt chez la plupart des frères plus préoccupés de leur quotidien que des savantes théories qu’on formulait sur leur état de vie.

À la question « Dieu exauce-t-il toujours nos prières ? » le p’tit cat’chisme répondait :

« Oui, Dieu exauce toujours nos prières, quand elles sont bien faites, mais il les exauce de la manière qu’il juge le plus utile à notre salut ». No 331

Ces écrits savants sur la fidélité eurent-ils un impact sur la persévérance des frères en 1962 ?

( R.- Oui, car ils étaient bien faits, mais ils eurent un impact autre que celui qu’on attendait.)

D’abord, retombons les deux pieds sur la terre. Preuves à l’appui, c’est moins de cinquante pourcent des frères en robe et en vœux qui ont lu l’un ou l’autre de ces articles à haute teneur théologique.

L’écrivain reçoit régulièrement de ces froides douches, bienfaisantes pour son humilité.

Secundo, le virus ne fut pas enrayé. La « débâcle de juin » devint un courant régulier qui emporta chaque année et dans chacune des provinces communautaires canadiennes plusieurs vocations bien en selle, jusqu’à l’épuisement des forces vives de la communauté.  En l’espace de 14 ans, de 1957 à 1971, nous dit le chroniqueur Jean-Claude, on a dû fermer 60 établissements d’éducation tenus par les frères au Canada.

Avant de conclure que ces brillants écrits ne furent que des coups d’épée dans l’eau, il y a quelques autres aspects à considérer.

Les articles, à défaut d’être des facteurs de persévérance, sont des témoins du haut niveau de renouvellement de la pensée et de la spiritualité chez les frères qui étaient déjà à l’écoute du concile.

Le concept de « persévérance » (3) qui signifiait respecter un contrat passé à vie devant Dieu a cédé la place au concept de « fidélité » qui impliquait une relation de foi à la personne du Christ et aux membres de la communauté ecclésiale. Ainsi les vœux signifiaient une qualité de relation toujours à renouveler et toujours à remettre en question. Ils engageaient tout l’humain dans une relation dynamique et ne l’emprisonnaient pas dans l’étau du serment prononcé en des temps autres.

La mentalité que ces articles véhiculaient a préparé les voies d’un renouvellement en profondeur des relations réciproques entre l’Église et l’État. Au lieu de s’épier e et de surveiller « son fromage » on s’est ouvert à la collaboration dans une recherche du meilleur pour tous.

En clair, ces attitudes, mûries de longue date et révélées dans les articles écrits sous le thème de la PERSÉVÉRANCE, ont fait que les communautés n’ont pas opposé de résistance à l’État qui prenait ses responsabilités en soins de santé et en éducation. Elles se sont montrées aussi plus tolérantes à l’égard des sécularisations des institutions et des individus que ces changements apportaient.

Les frères qui sont restés, ont respecté le choix de leurs confrères qui quittaient et n’ont pas pour autant rompu toute relation avec eux. De plus, ils ont délaissé l’attitude de repli sur les traditions qu’ils avaient d’abord adoptée pour s’employer résolument à la tâche de revoir leurs règles et constitutions,   leurs habitudes et lieux de vie, leurs prières mêmes et leur visage pour les rendre plus conformes et plus répondants aux besoins de ce temps.

Rapidement, on peut dire que les communautés se sont délestées de leurs engagements sociaux pour se « recycler » en ressourcement spirituel pour leurs membres. Les frères et les sœurs qui sont restés en communauté ont dû prendre individuellement la charge de la mission apostolique de leur compétence et l’exercer au cœur de la masse, dans l’anonymat, comme un levain dans la pâte.

Ceux qui ont choisi de quitter la communauté l’ont fait sans amertume et la plupart ont maintenu des liens de reconnaissance envers la communauté qui les avait hébergés et de fraternité envers les confrères qu’ils laissaient.

C’est ainsi qu’ont été apprivoisées et la « débâcle de juin 62 » et les sécularisations qui l’ont suivie. Au lieu d’être considérées comme des catastrophes, on les a vues comme un réajustement pénible mais nécessaire qui contribua au mieux être de tous.

Ainsi se terminera cette période, par la fermeture du volet de la PERSÉVÉRANCE et l’ouverture à une FIDÉLITÉ multiforme au Christ présent et agissant en de multiples communautés de vie et d’appartenance.

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(1) Le frère Stanislas souligne l’attitude conservatrice de ce chapitre.
« Après la fin des travaux, il était clair que le chapitre avait retenu seulement les propositions à tendances conservatrices et avait rejeté presque tous les projets de nature innovatrice, comme l’adoption des noms civils, des changements à l’habit, les règles sur l’usage du tabac, les visites en famille et les vacances. » (Annuaire de l’Institut des Frères du Sacré-Cœur – 1906-2006 p. 132

(2) Tous ces écrits à l’assaut de la persévérance, éclairs se succédant à intervalles rapprochés  me sont apparus comme les attaques successives de l’armée allemande contre la ville de Londres pendant la 2e guerre mondiale d’où le terme blitz tire son nom.

(3) Tous les articles précités ont fait le transfert de l’expression « persévérance » qui marque une durée dans le temps en celui de fidélité qui marque une qualité des liens noués entre deux ou plusieurs personnes et notamment entre les profès et le Christ et son Église. Ce changement de vocabulaire éclaire la profonde transformation des mentalités qui est en train de se produire chez les frères et contribuera à hâter cette mutation.

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La chronique à Jean-Claude

ANNUAIRE 1962-1963

N° 57
On suit les travaux du Concile Vatican II : le mot renouveau devient à la mode.

Étant donné ce qui se passe dans le domaine de l’éducation au Québec, les frères sont sur le qui-vive. Une Enquête royale sur l’éducation est en cours.

On constate des initiatives nouvelles : l’inauguration et la bénédiction de l’École de Métiers de Victoriaville le 23 mai 1963, projet qui avait été amorcé en octobre 1961.

Il y a changement de politique entre les commissions scolaires et les frères en ce qui concerne les résidences qui autrefois étaient pourvues par les commissions scolaires et attenantes à l’école.

Il y a eu neuf fermetures de maisons.

Il y a de l’inquiétude dans l’air. Dans une province communautaire, on établit une comparaison; à sa fondation en 1945, la moyenne d’âge était de 31 ans; en 1963, elle est de 41 ans.

Et le chroniqueur note que les vocations sont ébranlées : l’attrait de la femme et les bons salaires.

Statistiques des sept provinces canadiennes :
- 1514 profès


- 105 novices


- 1272 juvénistes

Prochaine publication : 32 – Les sorties de communauté de 1962 à 1971



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